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Magnifique Society 2022 : premier jour / vendredi 24 juin
Dernière mise à jour : 26 juin 2022
Flash infos, situation du trafic, point météo, ressentis des premières heures, concerts du jour et à venir, on vous raconte !
Ce vendredi a débuté la cinquième édition du dorénavant quasi-incontournable (parce qu’il y en a un ou deux qui résistent encore en faisant les rebelles) rendez-vous des Rémois du début d’été. Pourtant, difficile de passer à côté du rassemblement tant il occasionne des perturbations de circulation et organisationnelles pour la couronne rémoise. « Bison futé » voit rouge depuis la veille : les chassés-croisés entre la Place des Droits de l’Homme et la direction ou provenance de Châlons-en-Champagne sont mouvementés ! A l’instar de l’élan écologique que tendent à se donner les festivals, privilégiez alors peut-être trottinettes, vélos, monocycles, vos petits pieds, ou encore les bus et navettes mis à disposition !
La Magnifique Society, donc, a déjà suscité un beau mouvement de foule ce vendredi. Absent en 2020, discret en 2021, le festival refait surface en 2022 et réinvestit la pelouse du Parc de Champagne sous la houlette de Cédric Cheminaud, au micro de Champagne FM dès l’ouverture des portes pour recueillir son sentiment.
Arrivée sous un soleil encore flamboyant, carte Cashless approvisionnée et première bière en main (du travail nous attend, il nous faut des forces !), je me dirige vers le Club Trotter pour Emma-Jean Thackray, accompagnée au piano. La voix puissante de la jeune femme porte son tout premier album Yellow, un panaché de jazz, folk et soul britannique. Belle plongée dans l’atmosphère du parc ! A 19h15 débute Herbie Hancock avec des festivaliers déambulant en masse. Les amis se retrouvent, les amas se forment et trouvent leur place devant la scène, celle qui conviendra à tout le monde. Le jazzman a su faire de son expérience un atout et renouveler son style depuis les années 60 où il a été musicalement très actif. Presque exclusivement instrumentaux, les morceaux sont imprégnés du jazz « cuivré », mêlé à de la soul, du funk-rock avec un soupçon de disco.
Retour sur le Club Trotter (je vous avais conseillé de prévoir des baskets dans les 3 bonnes raisons d’y aller !) pour écouter Courtney Barnett. Dès son premier pincement de doigts sur les cordes de sa guitare et le son qui en sort, je sais qu’elle sera ce que j’appellerais mon coup de cœur et ma belle surprise du soir ! Elle a tout ce que j’aime d’une artiste que je découvre pour la première fois. La malice dans sa frange brune, l’aisance dans l’attitude, le bagou qui envoie et le placement juste des choses. L’ensemble rock est bien rodé. L’Australienne en t-shirt bleu en mène large, en même temps que Bonne nuit à demain agite le Royal Garden. Ça se bouscule pour atteindre le Central Parc et se frayer un chemin jusqu’à Clara Luciani. Les couronnes fleurissent sur les têtes des mélomanes au fur et à mesure des concerts. Le public afflue. Il est maintenant presque impossible pour les groupes d’amis de se retrouver les uns les autres (d’ailleurs je cherche encore mes collègues, si vous les voyez ;) ). 21h10, la belle Clara en chemisier fuchsia et pantalon évasé interprète tous ses tubes « Amour toujours », « Nue », « Tout le monde (sauf toi) », la chanson d’amour ultime de l’album selon son interprète, « Ma sœur », « Le reste » – avec mouvement de dédain au poignet, s’il vous plaît ! – « Sad and Slow » est chantée en duo avec le presque Julien Doré (son bassiste, en fait) et c’est à s’y méprendre. « La Grenade » achève la prestation de la brunette. Le jeune public est ravi !
Mais il en faut pour tous les âges. Pour ça, l’introduction du concert donné par BabBadNotGood n’était autre que « When you’re in » de Pink Floyd – incontournable ceux-là, décidément – issu de l’album de 1972, Obscured by clouds. Les quatre garçons dans le vent ont de la référence et un sacré éventail de possibilités pour faire vivre des compositions inédites hip-hop (bien plus dense que ça même) made in Toronto.
La nuit tombe mais les files d’attente aux différents stands ne désemplissent pas. Je finis tant bien que mal par rejoindre mes acolytes photographes pour The Smile, collaboration qui rassemble le chanteur (Thom Yorke), le guitariste (Jonny Greenwood) de Radiohead et le batteur de jazz des Sons of Kemet (Tom Skinner). Je passe une partie du concert autour d’une dernière bière partagée avec l’un d’eux (de mes acolytes, pas des membres du groupe, vous l’aurez compris) – qui m’accorde de son temps au détriment de son rendement photographique… Quelques minutes de répit dans le silence de la nuit avec pour seul son celui du rock progressif du trio venant étouffer celui de la nature environnante. Un dernier tour d’horizon pour moi tandis que le public nocturne se dirige vers le dernier concert du Club Trotter, Black Pumas et le tour est joué. Le premier rond touche à sa fin et la météo a été clémente. Lune, sur le Garden très enfumé, résonne encore entre les arbres alors que je quitte le parc. La suite samedi. Revenez en forme !
Cindy Latique